Au début du confinement je crois que comme beaucoup d’entre nous, j’ai pris conscience de l’importance du lien social, du lien entre humains. Dans la vie « normale », on en prends nécessairement moins acte, parce qu’on voit du monde tous les jours, parce que pour aller bosser on prends les transports en commun, on marche dans la rue, on se parle, on se voit, bref, c’est évidement quand toutes ces choses « naturelles » deviennent interdites que l’on prends conscience de leur valeur. Conscience de la place de l’autre dans notre vie. Alors je me suis dit : Je n’aurais peut être pas la chance tout de suite de rencontrer les personnes qui m’écoutent, pourquoi pas les rencontrer autrement ? J’aime entendre les histoires des autres, je suis moi même une conteuse d’histoire.
Plus d’un mois après ce lancement, le bilan que tu en fais ? Ce n’est pas trop dur émotionnellement de lire tout ça ?
Au début ça l’était un peu. Ca a commencé par une jeune femme qui me racontait son viol à demi mots. Je me suis dit : Mince alors. Qu’est ce que je vais faire de ca. Comment je vais répondre, quelle place je peux prendre dans la vie de ces personnes? Est ce que c’est mon rôle? Est ce que je peux assumer ces confessions la ? Et puis, finalement, je crois que ce dont nous avons tous besoin, c’est d’être écouté. Alors c’est à ça qu’il sert ce mail. Les femmes (et les hommes) qui m’écrivent savent qu’ils sont lus, entendu, avec bienveillance. Qu’à l’autre bout du « fil » c’est une humaine qui les comprends, les ressens. Que nous vivons toutes et tous plus ou moins les mêmes choses. Et que tant que je pourrais offrir mon coeur et mes oreilles aux histoires des autres, de ces femmes, de ces hommes, mes semblables, je le ferai.
Comment ça s’est fait cette collaboration avec Anaika ?
« Fresque des femmes », un grand projet, tu t’attendais à recevoir autant de mots ?
Je n’ai pas pu tout mettre mais j’ai tout de même fait en sorte de prendre un peu de chaque histoire, un peu de toutes ces femmes, que chacune sache que je l’ai lu, vu, et que chacune soit un petit reflet de cette fresque.
Sortir un clip pendant le confinement, ça aide à prendre un peu d’air ?
Ta réaction quand tu vois « CHAIR » n°1 de la playlist Exception Française sur Spotify ?
Dans « personne d’autre que moi » (je trouve qu’il y a un petit mood Lana Del rey dans le tempo, la façon de ralentir sur les mots, dans le refrain j’adore) tu dis :
« On passe sa vie à mettre des manteaux
Un peu trop grands ou trop petits, jamais très beaux
Et l’on s’enroule dedans, en boule, ça nous rassure »
Si tu devais associer ton projet à :
2 adjectifs : mélancolique et doux
1 parfum de glace : yahourt nature (chelou mais vrai)
1 couleur : Bleue clair
C’est pas une question, mais tu dois absolument faire un clip de Pigalle, sur un vieux VHS, voilà.
Et pour finir, dans notre dernière interview, je te demandais ce que ça faisait de faire Taratata, maintenant… ça fait quoi de faire un TEDx ? C’est quoi la prochaine étape ? Tu ne cesseras de nous surprendre.